Archive pour la catégorie ‘Enfants / Kinder’

LES SUICIDES ( en cours de rédaction )

Samedi 3 septembre 2011

L’origine et la cause des suicides sont toujours liées à ce que vit ou a vécu l’adulte, l’enfant ou l’adolescent. Ce n’est pas une question de structure psychique, mais cela s’apparente à une souffrance intolérable, consciente ou non. Les traumatismes sexuels, viols, attouchements peuvent mener au suicide. Souvent harcèlements divers (professionnels, sexuels, ou de voisinages), rivalités, jalousies meurtrières, manipulations, déceptions sentimentales, trahisons, acharnements sadiques et pervers, tout ce qui est de l’ordre de la pulsion de mort, finit très souvent par venir à bout d’un individu tout à fait équilibré mais qui atteint un degré de souffrances impossibles à gérer. La personne peut se sentir dans une impasse ou bien un grave choc émotionnel peut soudain faire basculer le destin de chacun. On connaissait les  » pousse-au-crime  » mais il existe aussi des  » pousse-au-suicide ». Certaines structures ( scolaires, universitaires, entreprises divers ) se révèlent être de véritables machines à tuer. L’ambiance mortifère est opérante et on peut observer, suivant les milieux, des taux de suicide plus ou moins élevés….
On peut aussi se pencher sur les suicides existentiels que l’on rencontre souvent chez les grands penseurs.
Les idées de suicide, dans certains cas, peuvent se déclencher au moment du réveil et persister tout au long de la journée. Il s’agit alors de mener une lutte intraitable pour sauvegarder une étincelle de pulsion de vie. Un suicide peut être aussi réactionnel à un évènement, en apparence anodin, mais qui cependant ne peut être dépassé: tel ce vieil agriculteur travaillant en famille avec ses trois fils et qui un soir se dispute avec l’un d’entre eux: on retrouve le père, au petit matin, pendu dans le grenier de sa ferme. Sous une autre forme, on peut citer ce joueur qui perd toute sa fortune aux jeux, pour lequel l’argent donne un tel sens à sa vie, et qui va prendre son révolver et se tirer une balle dans la tête de façon pulsionnelle, sans aucun temps de réflexion.
En cette période de rentrée scolaire, j’insisterai tout particulièrement sur les suicides d’enfants qui sont bien souvent peu connus mais qui représentent la deuxième cause de décès chez les moins de 15 ans, et les adolescents. Boris Cyrulnik a largement enquêté sur ce triste sujet: une mauvaise note, une simple remarque négative, une contrariété, peuvent mener l’enfant ou l’adolescent à en finir avec la vie. L’enfant blessé, malheureux pense trouver dans la mort une solution à ses souffrances. Nous avons encore tous en tête le suicide de cette petite fille de 9 ans, diabétique, qui se défenestra du 5° étage, à Lyon. On retrouva un petit mot, laissé par l’enfant, expliquant son geste: « Je me suis tuée à cause de nounou qui se mêle des histoires de tout le monde ». Certaines paroles sont criminelles…
Il y a aussi ce petit garçon de 11 ans , retrouvé pendu, après avoir reçu un avertissement scolaire… Les cas sont multiples, peu connus. Ces suicides d’enfants sont des drames infâmes et qui incitent à une extrême prudence, quant aux paroles, actes, d’adultes, éducateurs, parents, qui n’entendent pas la souffrance de l’enfant ou bien la méprisent et qui dans leur inconscience ne mesurent pas la portée de leurs agissements. Mais il ne convient pas ici de culpabiliser, seulement mettre en garde et tenter de comprendre ce qui peut se passer dans le coeur d’un enfant. (…)

Le complexe d’Oedipe

Dimanche 2 mai 2010

Complexe d’Œdipe

Antoine-Denis Chaudet, Œdipe enfant rappelé à la vie par le berger Phorbas qui l’a détaché de l’arbre, 1801.Le complexe d’Œdipe (Ödipuskomplex en allemand), parfois contracté dans l’expression « l’Œdipe », est un concept central de la psychanalyse. Théorisé par Sigmund Freud dans sa première topique, il est défini comme le désir inconscient d’entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d’éliminer le parent rival du même sexe (parricide). Ainsi, le fait qu’un garçon tombe amoureux de sa mère et désire tuer son père répond à l’impératif du complexe d’Œdipe.

Le drame grec éponyme est selon Freud le plus à même de mettre en images le désir universel et inconscient que tout enfant ressent. Pour Georges Politzer « le complexe d’Œdipe n’est ni un « processus » et encore moins un « état », mais un schéma dramatique »alors que pour Roger Perron il désigne « le réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets sont le père et la mère, et des défenses qui s’y opposent ; il est également la structure centrale du psychisme humain.

La psychanalyse identifie ainsi trois étapes fondamentales de développement psycho-affectif : le stade oral, le stade anal et le stade phallique lors duquel survient chez le garçon, comme chez la fille mais d’une toute autre manière, le complexe d’Œdipe. C’est en effet de 3 à 6 ans environ que le désir libidinal portant sur le parent de sexe opposé apparaît, et que le parent de même sexe est perçu comme un rival. Le complexe connaît ensuite un déclin avec la pré-adolescence : l’enfant affronte le complexe et son désir libidinal se dirige alors vers d’autres objets.

Freud fait du complexe d’Œdipe le pivot de sa théorie pulsionnelle et méta-psychologique, devenant ainsi le concept-clé de la psychanalyse et de ses courants dérivés. L’histoire du complexe d’Œdipe est en effet associée à la théorie freudienne ainsi qu’à l’histoire de la psychanalyse dans son ensemble. Le concept a également motivé nombre de critiques de différentes natures, internes à la psychanalyse comme issues d’autres disciplines.

Sigmund Freud dit avoir découvert le complexe au cours de son auto-analyse en la rapprochant de l’histoire du héros grec Œdipe, personnage de la mythologie, telle qu’elle est narrée par le dramaturge Sophocle dans la pièce Œdipe roi principalement. La lettre à Wilhelm Fliess du 15 octobre 1897 est en effet le seul document qui permette de dater la conceptualisation du complexe. Le neurologue viennois explique ainsi : « J’ai trouvé en moi comme partout ailleurs des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants ».

Gustave Moreau, Œdipe et le sphinx, 1864Dans ses premiers écrits, Freud parle aussi de « complexe nucléaire » ou de « complexe maternel », notamment dans son Étude sur l’hystérie (1895)[. Il rappelle qu'il a été conduit à élaborer ce complexe en étudiant la sexualité, les perversions et les névroses de l'adulte qui remontent à l'enfance. L'origine de l'Œdipe est en effet étroitement liée à l'« évolution sexuelle de l'enfant », ce qui fonde également tout l'édifice théorique de la psychanalyse. Freud constate dans un premier temps, « par l'observation directe et par l'étude analytique de l'adulte », que « l'enfant se tourne d'abord vers ceux qui s'occupent de lui ; mais ceux-ci disparaissent bientôt derrière les parents ». Ces rapports, note Freud, « ne sont nullement dépourvus d'éléments sexuels ». L'enfant prend donc ses parents comme des « objets de désir ».

En 1900, dans son essai fondateur de la science des rêves, L'Interprétation des rêves, Freud rend publique sa théorie du complexe d'Œdipe[. Il y explique que le rêve fait souvent référence à ce qui est l'un des désirs d'enfance. « Dans le contenu latent du rêve, Freud trouve, à titre d'élément constant, le résidu diurne, il trouve également qu'il existe une relation entre ce résidu et les souvenirs d'enfance ». Selon son expression, rappelle Henri F. Ellenberger, Freud pense que « le rêve a un pied dans le présent et un pied dans l'enfance »[F 2]. Freud explique aussi que le cas des névrosés permet d’observer des désirs affectueux ou hostiles pour les parents. Dès ce texte, le fondateur de la psychanalyse se réfère explicitement à la tragédie grecque. En 1911, il ajoute que le complexe de castration est profondément lié à l’Œdipe et que dans le drame de Sophocle l’aveuglement d’Œdipe opère comme substitut de la castration.

Le mythe œdipien semble dès lors pour Freud la mise en récit d’un complexe psychique universel. Dans la mythologie grecque, Œdipe est le fils de Laïos et de Jocaste, souverains de la ville de Thèbes. Un oracle prédit à Laïos qu’il sera plus tard tué par son propre fils. Effrayé, Laïos décide d’abandonner Œdipe dans la montagne. Un berger trouve l’enfant et le confie au roi de Corinthe, Polybos, qui l’élève comme son propre fils, sans toutefois lui révéler le secret de ses origines. C’est lui qui le nomme Œdipe. Un nouvel oracle prédit ensuite à Œdipe qu’il sera le meurtrier de son père. Ignorant que Polybos n’est pas son père biologique, il quitte Corinthe pour que la prédiction ne puisse se réaliser. Pendant son voyage, il rencontre Laïos et ses serviteurs et tue alors son vrai père, qu’il prend pour le chef d’une bande de voleurs de grands chemins. Lorsqu’il arrive à Thèbes, but de son voyage, il ne peut entrer dans la ville car un monstre, le Sphinx, en empêche l’accès, tuant et dévorant tous les voyageurs incapables de résoudre l’énigme qu’il leur propose. Œdipe, rusé, parvient à trouver la solution et défait le monstre. Œdipe devient dès lors un héros adulé par les habitants de la ville, qui finissent par le proclamer roi et lui donnent comme femme la veuve de Laïos, Jocaste, sa propre mère. Freud voit donc dans ce mythe l’illustration idéale des désirs extrêmes infantiles : « nous donnons le nom de « complexe d’Œdipe » parce que la légende qui a pour héros Œdipe réalise, en ne leur imprimant qu’une très légère atténuation, les deux désirs extrêmes découlant de la situation du fils : le désir de tuer le père et celui d’épouser la mère . Il remarque en effet que ce complexe se retrouve également dans d’autres drames culturels, comme dans Hamlet de Shakespeare. En 1967, Jean Starobinsky, dans la préface d’Hamlet et Œdipe d’Ernest Jones, argue que si Œdipe est le drame du dévoilement, la tragédie d’Hamlet est le drame du « refoulement « .

En 1905 Freud publie Trois Essais sur la théorie de la sexualité, ouvrage fondateur de la psychanalyse. Même si le complexe n’y apparaît pas explicitement, Freud définit tout d’abord la libido comme l’énergie sexuelle aux fondements de la dynamique psychique qui tend à se projeter sur un objet extérieur. En second lieu, il insiste sur les vicissitudes du choix de l’objet d’amour dont la source est le complexe d’Œdipe. Il pose donc que la réalité de la sexualité infantile est induite par la mère, et que la tétée est le premier rapport sexuel. De cette sexualité archaïque dépend le complexe d’Œdipe, déterminant à son tour le tabou de l’inceste. Freud continue de développer sa théorie en expliquant que la libido donne naissance à des perversions sexuelles diverses lorsque le schéma originel œdipien subit des altérations. Enfin, elle s’incarne dans un symbolisme sexuel dense, notamment dans les rêves. Le thème est par ailleurs central dans l’analyse de Dora, en 1905.

En 1909, un autre cas pratique, célèbre dans la littérature psychanalytique, permet à Freud de valider sa conception du complexe. Le cas dit du « petit Hans » — de son vrai nom Herbert Graf — suit en effet fidèlement le schéma dramatique œdipien. La phobie du cheval apparaît chez Herbert Graf quand il assiste à la chute d’un cheval et qu’il le voit à terre se débattre. Freud va postuler que son inconscient associe son père au cheval, qu’il aime son père mais qu’il souhaiterait également sa mort pour pouvoir coucher avec sa mère. Cela va développer chez lui une névrose phobique, l’impossibilité de sortir dans la rue par crainte d’être mordu par un cheval. Freud le prend en cure analytique et, au fur et à mesure de sa psychothérapie, l’aide à surmonter son complexe d’Œdipe.

La résolution du complexe d’Œdipe lors du travail du rêve. Ce n’est cependant qu’en 1910, dans un texte intitulé Contribution à la psychologie de la vie amoureuse qu’apparaît le terme « complexe d’Œdipe ». La notion est l’invention de deux autres psychanalystes officiant à Zurich, Carl Gustav Jung et Franz Riklin. Le complexe (gefühlsbetonte Komplexe en allemand) » est utilisé dès lors en psychanalyse pour désigner des fragments psychiques inconscients à forte charge affective. Freud l’utilise ainsi pour décrire ce qui est pour lui le principal complexe psychique humain, celui qui est constitué dans les premiers temps de vie, en fonction de ses parents : le « complexe nucléaire ». Sa pensée est ensuite développée la même année dans l’essai « Un type particulier de choix d’objet chez l’homme » où il explique que les objets d’amour sont autant de substituts de la mère. Le cas de la fille est déjà particulier : Freud pose qu’à la place de la peur de perdre son père, comme le petit garçon pour sa mère, elle développe une « envie du pénis ».
Dès 1912 et 1913, « l’Œdipe » est entré totalement dans la pensée clinique de Freud et celui-ci s’attache à en étudier son universalité, dans l’ouvrage Totem et Tabou. Freud y avance la thèse suivante : celle de la « vocation civilisatrice du complexe », résumée par Roger Perron : « en des temps très anciens les humains étaient organisés en une horde primitive dominée par un grand mâle despotique qui monopolisait les femmes et en écartait les fils, fût-ce au prix de la castration ». Le complexe serait donc transmis de génération en génération et avec lui le sentiment de culpabilité associé. Freud recherchera en effet toujours à relier ces concepts, et en particulier celui du complexe d’Œdipe, à une théorie générale de la phylogenèse (de l’histoire de l’humanité comme espèce).

Nombre de psychanalystes commencent à mener des études, dans la continuité de celles de Freud, dont Otto Rank. Freud note en effet : « Otto Rank a montré, dans une étude consciencieuse, que le complexe d’Œdipe a fourni à la littérature dramatique de beaux sujets qu’elle a traités, en leur imprimant toutes sortes de modifications, d’atténuations, de travestissements, c’est-à-dire de déformations analogues à celles que produit la censure des rêves ». Par la suite deux ouvrages de Freud vont développer sa pensée, et ce définitivement. En 1923, dans un court essai intitulé « L’Organisation génitale infantile », Freud décrit les phases psychoaffectives de la psychogenèse, qui est également l’un des concepts centraux de la théorie psychanalytique, et dont « la phase phallique constitue l’acmé du drame œdipien ». L’intérêt croissant porté au complexe d’Œdipe motive Freud à faire le point sur sa découverte. Il fixe sa théorie dans les Conférences d’introduction à la psychanalyse, en 1917 et 1918. Il s’arrête particulièrement sur les observations directes et sur les analyses d’adultes névrosés, expliquant que « chaque névrosé a été lui-même une sorte d’Œdipe » .

Le cas clinique dit de « l’homme aux loups » (1918) offre une illustration majeure du complexe masculin. Freud classe alors le complexe au sein des « schémas phylogénétiques » qui ont pour rôle de structurer la psyché inconsciente et ce depuis l’aube de l’humanité. Par ailleurs, l’introduction de la nouvelle dualité pulsionnelle et d’une seconde topique va permettre une nouvelle approche de l’Œdipe. Freud explique en effet que le transfert présente les restes de la résolution, plus ou moins accomplie, du complexe. Celle-ci laisse en effet des « cicatrices narcissiques ». Face à cette souffrance, la psyché pousse le Moi à résoudre en totalité le complexe. Ce faisant, le Moi est envahi de compulsions. Selon lui l’intensité de ces compulsions, qui culmine dans les névroses obsessionnelles, est à l’origine de la notion de « destin » dans les drames, dont la tragédie de Sophocle. Dans Psychologie des foules et analyse du moi (1921), Freud aborde « l’avant Œdipe », caractérisé par une neutralisation des affects et permis par l’ambivalence. L’enfant fixe ainsi ses affects négatifs et positifs sur des objets extérieurs au lieu d’investir ses parents.

Enfin, en 1923, dans Le Moi et le Ça, Freud métapsychologis la notion de complexe d’Œdipe, en en faisant un prérequis structurant de l’instance morale, le Ça. En effet, lors de la maturité du complexe, plusieurs scénarios sont possibles : affects féminins pour le père chez le garçon ou désir féminin pour la mère chez la fille, et vice-versa. Toutes les variations sont dues selon Freud à la « bisexualité constitutionnelle de l’individu ». L’enfant est en effet inconsciemment bisexuel, son orientation sexuelle se précisant par la suite. Ces variations complexes entraînent donc une attitude positive du garçon pour son père (le complexe inversé), ou une attitude négative (le complexe normal), le tout formant, virtuellement le « complexe d’Œdipe complet ». Ces identifications variées expliquent la diversité des étiologies et des personnalités. Elles constituent fondamentalement un « idéal du moi » qui détermine la morphologie du Surmoi]
L’essai de 1923, « Le problème économique du masochisme », pose que le Surmoi, instance psychique proclamant les interdits, est né de l’introjection des premiers objets libidinaux du Ça dans le Moi. La relation en est de fait désexualisée mais le Surmoi conserve les caractères parentaux. Freud propose là une thèse selon laquelle la source de la morale est le Surmoi et, donc, l’Œdipe[A 8]. La même année, dans l’essai « L’Organisation génitale infantile » Freud tente d’expliciter les zones d’ombre de l’Œdipe féminin. Il stipule que seul le pénis a une réalité psychique, y compris chez la fille. Celle-ci envierait donc l’acquisition du phallus, même si Freud admet être impuissant à poursuivre l’analyse de la sexualité féminine.

En 1924, un autre essai fait une place majeure au complexe : « La disparition du complexe d’Œdipe ». Freud y décrit la façon dont le complexe disparaît avec le temps, comme la chute des dents de lait précise-t-il, et ce « même si ce qu’il décrit est davantage la dissolution du conflit œdipien » plutôt que la disparition pure et simple de ce qu’il a défini avant comme « l’ossature même du psychisme humain ». En 1925, dans « Quelques conséquences psychologiques de la différence anatomique entre les sexes », Freud aborde la « préhistoire du complexe d’« Œdipe » ». Les prémisses du complexe se jouent en effet dans les premiers temps de la découverte des zones érogènes.

Avec l’ouvrage Malaise dans la civilisation (1929), Freud délivre l’interprétation psychanalytique des structures inconscientes sous-tendant l’humanité et ses fantasmes. Il décrypte les symboles sexuels universels trouvés dans les rêves. Selon Ellenberger, « Freud allait bientôt déduire du caractère universel du complexe d’Œdipe l’idée du meurtre du Père primitif par ses fils ». Dès lors Freud complète son modèle théorique en précisant la figure du père primitif. Le garçon nourrit envers lui des désirs de mort car il a peur d’être châtié et castré par celui-ci. La castration prend ainsi place dans la théorie générale du complexe, comme peur infantile de se voir déposséder de la puissance sexuelle par la figure paternelle. Ce complexe de castration survient donc au sortir de l’Œdipe, comme renoncement à l’objet maternel, qui est le premier objet de l’enfant et comme marquant le début de la période de latence et de la formation du Surmoi chez le garçon. Des auteurs postérieurs à Sigmund Freud, comme Melanie Klein ou Donald Winnicott par exemple, ont cependant compris le Surmoi comme instance bien plus précoce. Le cas de la petite fille est cependant différent à ce stade : elle interprète en effet la castration comme ayant eu lieu, n’étant pas en possession d’un pénis, et se doit donc de la réparer. Ce moment, l’envie du pénis, marque alors l’entrée dans l’Œdipe à rebours du cas masculin. Le meurtre du Père primitif est ainsi le fantasme universel de l’humanité de tuer la figure paternelle castratrice, seule étape permettant un développement psychique normal par la suite. « La notion complète du complexe d’Œdipe comporte en effet ces trois éléments : désir incestueux à l’égard de la mère, désir de tuer le père, et image d’un père cruel et castrateur » explique Henri F. Ellenberger.

Enfin, en dépit de l’importance du concept en psychanalyse, jamais Freud ne lui a pour autant consacré un ouvrage spécifique, même s’il revient sur cette découverte dans son dernier ouvrage, L’Abrégé de psychanalyse, en écrivant : « Je m’autorise à penser que si la psychanalyse n’avait à son actif que la seule découverte du complexe d’Œdipe refoulé, cela suffirait à la faire ranger parmi les précieuses acquisitions nouvelles du genre humain »

Selon Freud, tel qu’il le décrit dans son essai « L’Organisation génitale infantile » (1923), l’élaboration du complexe d’Œdipe représente une étape constitutive du développement psychique des enfants. Le désir envers la mère trouve en effet son origine dès les premiers jours de la vie et conditionne toute sa psychogenèse. La mère est, d’une part, la « nourricière », et, d’autre part, celle qui procure du plaisir sensuel, via le contact avec le sein et à travers les soins corporels. L’enfant, qu’il soit fille ou garçon, en fait donc le premier objet d’amour qui restera déterminant pour toute la vie amoureuse. Cette relation objectale est ainsi investie de sexualité. Cet amour d’objet se déploie donc en cinq « phases » libidinales. La notion de « phase » ou de « stade » n’est pas à prendre au sens littéral. Elle signale la primauté d’une zone érogène particulière mais n’implique pas que le processus se déroule de manière mécanique et linéaire. Tout au plus peut-on admettre qu’une phase succède à l’autre dans l’ordre décrit. Le complexe d’Œdipe se déploie donc à travers ces phases en fonction de leurs propriétés propres qui s’enchevêtrent pour constituer un agrégat de pulsions, nommé « complexe » d’Œdipe qui, pour les freudiens, trouve son apogée vers l’âge de 5 ans. Freud aboutit à cette déduction en étudiant le cas dit du « petit Hans ».
La « phase orale » constitue l’organisation psychique du premier lien. La nourriture qui passe par la bouche est en effet la première origine de sensualité. Le plaisir produit par les zones érogènes s’étaye sur ce lien vital puis s’en éloigne, par exemple lors des préliminaires sexuels des adultes. On différencie la « phase orale de succion » de la « phase orale de morsure » qui inaugure une manifestation d’agressivité reposant sur l’ambivalence inhérente à la relation d’objet. Pour les kleiniens, le complexe d’Œdipe se manifeste déjà à cette phase orale et son déclin intervient lors de l’avènement de la position dépressive. Ensuite, la « phase anale », allant de 1 à 3 ans environ, est liée au plaisir de contrôler ses voies d’excrétion. « La phase phallique » (ou « génitale infantile »), de 3 à 6 ans environ, est liée à la masturbation. Elle connaît l’émergence puis le conflit œdipien dans sa phase la plus aiguë. La « phase de latence » s’étale ensuite de 6 ans à la pré-adolescence, et correspond au déclin du complexe d’Œdipe par le refoulement des pulsions sexuelles qui sont mises au service de la connaissance (ou « épistémophilie ») qui dure jusqu’à l’adolescence et qui est permise par le processus de sublimation. Là encore, il faut considérer que ce déclin, cette « latence » est toute relative et peut varier selon les individus, les circonstances et les moments du développement. Jacques Lacan distingue quant à lui trois phases, l’œdipe permettant l’accès au symbolique : d’abord l’enfant est l’objet du désir de la mère, à savoir le phallus puis il perd cet avantage par l’interdit de l’inceste, édicté par le père, dès lors l’enfant perd sa relation fusionnelle et privilégiée avec sa mère par une castration symbolique. Enfin l’enfant assume le nom du père et s’identifie à lui.
Le déclin du complexe d’Œdipe correspond à la phase finale de la dynamique œdipienne. Il est marqué par le renoncement progressif à posséder l’objet libidinal, sous la double pression de l’angoisse de castration chez le garçon et de la peur de perdre la mère chez la fille. Plusieurs processus permettent en effet à l’enfant de détourner son attention libidinale des objets parentaux. Les déplacements identificatoires, les sublimations notamment, le transfert aussi, permettent à la libido de trouver d’autres objets de satisfaction, en particulier dans la socialisation progressive et dans l’investissement des processus intellectuels. Enfin, la « phase génitale » survient pendant l’adolescence et correspond à la reconnaissance de la « double différence, des sexes et des générations » et coïncide avec la seconde période de maturation sexuelle. Dès lors l’équilibre est trouvé, au sein d’une organisation génitale adulte et grâce aux changements d’objets devenus possibles : le désir sera donc adressé à une autre femme que la mère, à un autre homme que le père.

Il existe également, note Freud, une forme « inversée » du complexe d’Œdipe. La forme normale du complexe est en effet appelée « positive », à l’opposée de laquelle existe une forme négative appelée inversée. Le garçon voit dans son père non une figure à tuer psychiquement, mais l’objet de ses tendances sexuelles. Le père devient dès lors féminisé. Chez la fille, le schéma existe, se construisant a contrario sur la mère, investie des pulsions sexuelles objectivées. Selon Freud, les deux formes de l’Œdipe constituent le « complexe d’Œdipe complet ».
Selon Freud, lors du complexe d’Œdipe le Moi suit une profonde modification, de laquelle résulte le Surmoi ; « Le Surmoi est donc l’héritier du complexe d’Œdipe » explique Tran-Thong. En effet la résolution du complexe entraîne l’introjection de l’image du père. L’édification du Surmoi chez un individu dépend ainsi de la façon dont il a résolu son complexe d’Œdipe. De manière générale, « le conflit œdipien constitue un moteur essentiel du jeu des identifications par lesquelles se construit la personne » explique Roger Perron.

Pour Jacques Lacan le concept de « Noms-du-Père » envisage une situation œdipienne précoce, reformulant la vision freudienne du complexe d’Œdipe. Par cette formalisation structurelle, la nature et la fonction du père sont comprises sous l’angle symbolique. Cette métaphore paternelle prend notamment sens dans la théorie lacanienne de la psychose. Elle structure le symbolique et permet le passage de l’Œdipe. Au final, elle joue un rôle dans la constitution du langage chez l’enfan
L’Œdipe subit un « refoulement rapide », note Freud, mais, « du fond de l’inconscient, il exerce encore une action importante et durable. Il constitue dès lors le « complexe central » de chaque névrose ». Freud parle également, de manière synonymique, et dans un cadre psychopathologique, dès 1908, de « complexe nucléaire ». Tout d’abord, d’une façon passive, le complexe conditionne le développement ultérieur de l’enfant et par là celui de névroses ; d’autre part l’enfant, dès sa soumission au complexe, tente de comprendre afin d’aménager la réalité et il produit pour cela des « théories sexuelles infantiles » sur ses parents. Ses théories influent de manière décisive sur le caractère ultérieur de l’enfant et sur sa constitution névrotique. Néanmoins la névrose ne passe de virtuelle à actuelle que lorsque l’enfant est incapable de détacher sa libido des modèles parentaux. Dès lors il ne peut jouer de rôle social et produit un aménagement de la réalité, une névrose. Toute l’entreprise analytique se définit comme une éducation progressive pour surmonter ces « résidus infantile
Dès sa formalisation, Freud savait que ce modèle était difficile à transposer complètement pour le développement des petites filles. Il a essayé de pallier cette difficulté en aménageant le concept de l’Œdipe pour la fille, que le psychiatre et psychanalyste Carl Gustav Jung appelle par la suite le « complexe d’Électre ». Il la définit comme la tendance compulsive amenant la fille à se tourner vers le père ou une autre image paternelle de substitution et qui est conséquence du complexe de castration pré-pubertaire féminin. Si Freud admet l’existence d’un « complexe d’Œdipe au féminin », il ne lui reconnaît pas une équivalence stricte avec celui dédié au petit garçon. Ce « monisme phallique » postulé par Freud a en effet soulevé de vives protestations, du vivant même du fondateur de la psychanalyse, et en particulier de la part de femmes psychanalystes, comme Ruth Mack Brunswick, Helene Deutsch, Karen Horney ou Melanie Klein. Cette extension au sexe féminin n’a cependant jamais été totalement satisfaisante et aujourd’hui rares sont les analystes qui utilisent ce terme. Freud remarque, dès le début, en 1916 : « On ne saurait dire que le monde fût reconnaissant à la recherche psychanalytique pour sa découverte du complexe d’Œdipe. Cette découverte avait, au contraire, provoqué la résistance la plus acharnée »] et ce même au sein de la théorie psychanalytique. La psychanalyste Mélanie Klein par exemple, afin d’équilibrer le concept, a insisté sur le fait que le garçon « envie » le pouvoir des femmes de donner la vie autant que la fille pourrait « envier » le phallus.

Les conséquences du déclin du complexe d’Œdipe sont différentes d’un sexe à l’autre : d’abord il s’agit du renoncement au premier objet d’amour dans les deux sexes. Le garçon se détournera de sa mère pour d’autres femmes mais la fille va elle s’orienter vers un objet d’amour hétérosexuel (le père duquel elle devra aussi se détourner pour d’autres hommes). Dans ce strict cadre intrapsychique, les psychanalystes considèrent que l’homosexualité est un avatar du complexe d’Œdipe. Le garçon se fixe au père, la fille à la mère par impossibilité d’intégrer l’angoisse de castration ou, sa conséquence, l’intégration de la double différence. En psychanalyse le « choix d’objet » est inconscient et il n’a rien à voir avec ce qu’on pourrait entendre par un choix d’orientation sexuelle qui serait, lui, conscient ou même délibéré. La confusion entre ces deux champs a motivé nombre de débats reposant sur une incompréhension totale. En 1953, Jacques Lacan tente lui aussi de dépasser le déséquilibre de la théorie œdipienne concernant les filles en interprétant l’Œdipe comme fonction : le père intervient en tant que loi venant rompre la fusion entre la mère et son enfant, fille ou garçon.
Ainsi que l’explique Freud, l’Œdipe est précédé de deux phases où prédominent successivement les zones érogènes, d’abord celle orale puis celle anale, et dans lesquelles s’organisent les premières relations objectales. L’Œdipe ne serait donc pas premier, mais serait lui-même originaire, ce sur quoi Freud lui-même achoppait. Pour Melanie Klein, il existerait ainsi un « complexe d’Œdipe précoce », qu’elle décrit en 1927, et antérieur à l’âge de 3 ans et prenant son origine dans les fantasmes de la petite enfance. Les résidus archaïques, ressentis comme bons ou mauvais par l’enfant sont ainsi associés aux figures parentales. Dans la même ligne, Otto Fenichel, en 1931, postule également des « précurseurs du complexe d’Œdipe ».

Le psychanalyste Claude Le Guen, dans L’Œdipe originaire (1974), a par ailleurs décrit un « œdipe originaire » correspondant à une première structure triangulaire mettant en jeu le sujet naissant, sa mère et un tiers qui suscite une peur de l’étranger qui expliquerait, au 8e mois chez l’enfant, un tel sentiment pour l’Autre. Un autre psychanalyste, André Green a ainsi poursuivi et complété cette relation à trois actants. Enfin, il existe des organisations non œdipiennes, étudiées de longue date par la psychanalyse, et qui donc remettent en cause partiellement l’universalité du complexe. Ainsi, le vaste champ des structures perverses, des autismes, des psychoses enfin, infantiles ou adultes a été pris comme preuve pour récuser sa centralité dans la constitution de la personnalité. Un autre psychanalyste français, Michel Fain, développe quant à lui la notion de « censure de l’amante », qui rend compte du lien privilégié qui unit la mère à l’enfant et ce avant la constitution de l’Œdipe. Cette relation aboutirait à constituer chez l’enfant un imaginaire fantasmatique qui conditionne ensuite la relation triangulaire œdipienne.
Depuis les débuts de la psychanalyse jusqu’à ses développements les plus récents, le complexe d’Œdipe a été critiqué. Le psychanalyste Otto Rank le range ainsi derrière le traumatisme de la naissance, alors que le psychiatre Carl Gustav Jung en refuse la primauté. Le désir de la mère dans la vision jungienne n’est en effet pas relatif à l’inceste et n’est pas restreint au seul complexe d’Œdipe[. D'autres l'ont ramené à un principe moral limité à la bonne société viennoise, émanant de l'état d'esprit de Freud lui-même alors que Heinz Kohut l'a minimisé au sein de ses théories sur le narcissisme. Il reste avec l'inconscient et les théories sur la sexualité infantile, une des pierres d'achoppement à la fois entre psychanalystes et entre ces derniers et leurs opposants plus ou moins radicaux.

L'ethnologue français Claude Lévi-Strauss dresse une critique culturaliste de l'universalité du complexe d'Œdipe, tout en reconnaissant que le tabou de l'inceste est commun à tous les peuples.L'universalité de ce complexe, par-delà les différences culturelles, a fait très tôt l'objet de critiques d'ethnologues. Ainsi, l'école culturaliste (Bronisław Malinowski, Margaret Mead et Ruth Benedict) est en opposition directe avec le postulat freudien. Le premier à émettre de telles critiques est Malinowski, à partir d’un programme d'étude mené après la Première Guerre mondiale sur les mœurs sexuelles en Mélanésie, et qu'il synthétise dans son ouvrage La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives (1921). Son observation des populations des îles Trobriand révèle en effet une configuration socio-culturelle qui, fondée sur un mode de parenté matrilinéaire, n’a rien à voir avec celle de la civilisation européenne. Or, puisque le complexe d'Œdipe tel que le décrit Freud suppose une identité entre le père biologique (avec lequel la mère échange un amour que l'enfant jalouse) et la figure autoritaire (qui s'interpose entre l'enfant et la mère), la notion de complexe d'Œdipe semble indissociable d'une forme familiale précise, dite « nucléaire », où le père, la mère et les enfants vivent sous le même toit et dans laquelle le père biologique exerce l'autorité sur l'enfant. Aussi, et contrairement au postulat de Freud, cette forme d'organisation familiale n'a-t-elle rien d'universel selon Malinowsky : dans de nombreuses cultures, le dépositaire de l'autorité vis-à-vis de l'enfant n'est pas le père mais est par exemple l'oncle maternel dans les îles Trobriand. De là découle une fragilisation de l'édifice freudien, où il apparaît comme une hérésie de dissocier le partenaire sexuel de la mère de la figure exerçant l'autorité sur l'enfant. La critique ethnologique est cependant à nuancer car Claude Lévi-Strauss, dans son ouvrage Les Structures élémentaires de la parenté (1949), soutient en effet que la prohibition de l'inceste est au fondement de toutes les cultures humaines. Pour l'approche psychanalytique, l'existence d'un tel tabou cadre parfaitement avec l'Œdipe.

Les travaux de Malinowski sont contestés par Géza Róheim, qui entame en 1928 un voyage de quatre ans en Somalie et en Australie, à l'issue duquel il conclut à l’universalité du complexe d’Œdipe dans son article « Psychanalyse des cultures primitives », repris en 1950 dans son ouvrage Psychanalyse et anthropologie, publié ensuite sous le titre Psychanalyse des cultures primitives (1932). Cependant, la façon dont Róheim procède est fortement critiquée par le psychanalyste Wilhelm Reich, dans un appendice qu’il ajoute en 1934 à son livre L'Irruption de la morale sexuelle. Wilhelm Reich lui reproche son manque de rigueur ethnographique et d’avoir inféré gratuitement certaines conclusions à partir de l’étude de rêves d’autochtones peu coopératifs. Il accuse surtout le caractère prédéterminé du projet de Róheim. C’est l'ambition de prouver l’universalité de l'Œdipe qui lui en a fait voir les manifestations partout selon Wilhelm Reich. Ces reproches furent aussi adressés à Ernest Jones, qui tenta de défendre le point de vue de Róheim mais en vain, et sans avoir au préalable intégré, lui non plus, les données ethnographiques.
Dans Mythe et tragédie en Grèce ancienne l'historien et anthropologue français, spécialiste de la Grèce antique, Jean-Pierre Vernant dénonce les contresens et l'anachronisme de l'interprétation psychanalytique du mythe grec ainsi que dans un article de 1967 intitulé « Œdipe sans complexe »[6]. Pour Vernant, Freud synthétise le mythe en un schéma par trop simplificateur. Il n’inscrit pas non le mythe d’Œdipe dans la mythologie grecque dans son ensemble. Le raisonnement freudien est donc selon lui un « cercle vicieux », principalement parce que Freud interprète le mythe grec avec une mentalité contemporaine, sans effectuer un travail de contextualisation historique.
L’ethnologue Claude Lévi-Strauss, pour sa part, trouve pour le moins abusif que Freud fonde l’essentiel de la psychologie humaine sur une « pièce de théâtre de Sophocle », pièce n’ayant pas par ailleurs le côté de mythe fondateur de l’esprit européen (l’individu s’opposant à la Cité), qu’est sa tragédie Antigone. Dans son ouvrage La Potière jalouse (1985), il rédige donc une « contre-explication » parodique où il fait dériver toute cette psychologie d’une pièce d’Eugène Labiche, Un chapeau de paille d’Italie. Cet essai qualifié de « plaisant, mais rigoureux » a été mentionné par plusieurs auteurs, dont Michel Serres, comme étant l’une des critiques les plus constructives de la psychanalyse.
Œdipe (à droite) et le Sphinx (au milieu) accompagnés du dieu Hermès (à gauche).Dans Folies à Plusieurs (2002) l’historien des psychothérapies Mikkel Borch-Jacobsen souligne que Freud affirme sa théorie œdipienne de façon parfaitement arbitraire, en dehors de tout matériel clinique (si ce n’est celui, particulièrement suspect, fourni par son autoanalyse), afin de trouver une explication ad hoc aux constants récits de séduction paternelle de ses patients. Selon Borch-Jacobsen, ces récits ne sont pas dus à un quelconque œdipe décelé chez les sujets analysés, mais bien plutôt aux suggestions induites par les croyances de Freud lui-même à propos de l’étiologie sexuelle des névroses et des psychoses.
Dans L’Anti-Œdipe, paru en 1972, le philosophe Gilles Deleuze et le psychanalyste Félix Guattari définissent le désir comme une puissance d’invention, et la psychanalyse comme étant, malgré elle, une entreprise de répression des forces créatives de l’inconscient et de celles potentiellement révolutionnaires du désir, œuvrant à la conservation de l’ordre politique et socia. Le complexe d’Œdipe n’est pas, pour Deleuze et Guattari, la forme inconsciente véritable du désir, mais la forme que l’institution psychanalytique impose, via la cure psychanalytique, au désir de ses patients, et en particulier de l’institution bourgeoise et patriarcale. Ils expliquent en quoi le complexe d’Œdipe, loin pour eux de constituer une vérité sur le désir, est un moyen pour les psychanalystes de modeler et de contenir ce dernier, en le réduisant à la structure familiale, pour l’empêcher de se répandre dans le champ social et d’y mettre en œuvre sa puissance révolutionnaire.

De manière générale, la question de la validité du complexe d’Œdipe continue de nourrir un vif débat dans le contexte social actuel, qui voit se développer en Occident des formes nouvelles de la famille (en particulier la monoparentalité, la famille adoptive, la famille recomposée, l’homoparentalité). De nombreux psychanalystes tentent d’aménager la notion théorique de complexe d’Œdipe aux cas de figure où l’autorité paternelle s’avère absente, intermittente, ou partagée entre plusieurs pères. Se fondant sur la notion d’« entitlement » créée par Freud, le psychanalyste Arnold Rothstein explique par exemple que des enfants en souffrance nourrissent l’illusion d’être toujours en symbiose avec leur mère. Ces cas psychopathologiques semblent ne pas s’inscrire dans le schéma œdipien. Par ailleurs, au sein des Gender Studies, la féministe américaine Judith Butler, tout en reconnaissant l’apport freudien, critique l’unilatéralité sexuelle du complexe d’Œdipe. Dans son ouvrage Gender Trouble (1990) elle critique la conception freudienne d’une bisexualité sans véritable homosexualité telle qu’elle est présentée dans Le moi et le ça.
Remarques :
Ces propos ne sont que des vulgarisations banales, largement divulguées au grand public. Je ne pense pas avoir jusqu’ici trahi de grands secrets. Je me suis fait « l’écho de la rumeur ambiante ». Je resterais très discrète à l’égard de mes propres points de vue, à ce sujet, qui bien-sûr, vous le comprenez bien, feront l’objet de la rédaction d’un ouvrage personnel ultérieurement compte tenu des virulentes et violentes réactions venant du corps enseignant auquel je réserve un article personnel, pétri de théories et d’expériences de terrain et où le centre de mes investigations se portera sur « L’enfant en proie et aux prises à l’enseignement en France » .
Chantal POULAIN ( Paris, décembre 2010)

Sexueller Missbrauch von Kindern

Lundi 8 mars 2010

Sexueller Missbrauch von Kindern bezeichnet willentliche sexuelle Handlungen mit, an oder vor Kindern. Typischerweise spielt dabei ein Macht- oder Wissensgefälle zwischen dem Täter und seinem kindlichen Opfer eine zentrale Rolle. Als Kind werden nach deutschem Strafrecht Personen definiert, die noch keine vierzehn Jahre alt sind. In Deutschland ist sexueller Missbrauch von Kindern gemäß § 176 StGB strafbar.
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Sexueller Missbrauch von Kindern ist stets eine Verletzung der ungestörten Gesamtentwicklung des Kindes durch vorzeitige sexuelle Erlebnisse. Dadurch wird die Entwicklung seiner sexuellen Selbstbestimmungsfähigkeit gestört. Im deutschen Recht wird die Einwilligungsfähigkeit des Kindes in sexuelle Handlungen, mithin die sexuelle Autonomie des Kindes generell verneint. Ab welchem Alter eine solche Selbstbestimmung sicher vermutet oder vorausgesetzt wird, ist stark kulturabhängig. Beispielsweise wird in den meisten Kulturen das heiratsfähige Alter mit einer gewissen sexuellen (nicht notwendigerweise sozialen) Autonomie verknüpft.
In der Psychologie wird in diesem Zusammenhang unterschieden zwischen einfacher Zustimmung (simple consent) und wissentlicher Zustimmung (informed consent). Hier geht es darum, ob eine Person so weit in der Lage ist, die Folgen der betreffenden Zustimmung/Handlung abzusehen, dass man überhaupt von Zustimmung sprechen kann: es setzt ein umfassendes Begreifen des Geschehens und seiner Folgen voraus.
Die juristisch relevante Alters- und Reifestufe wird im Begriff des Schutzalters gefasst. Aus Sicht von Bretz et al. (1994) wird die Beteiligung von noch nicht ausgereiften Kindern und Jugendlichen an sexuellen Aktivitäten als sexueller Missbrauch von Kindern definiert, denen sie nicht verantwortlich zustimmen können, weil sie noch nicht in der Lage sind, sie in ihrer Tragweite zu erfassen.
Diese Kulturabhängigkeit wird von Pädosexualisten häufig dazu verwendet, pädosexuelle Kontakte zu relativieren und als hinnehmbar darzustellen. Unabhängig von Kulturvarianten basiert eine solche Betrachtung auf positiven Annahmen (wir wollen es beide und haben uns lieb) und lässt die spezifische Traumatisierbarkeit von Kindern außer Acht.
Es kann aus Sicht der Psychologie zwischen verschiedenen Missbrauchsformen unterschieden werden. Hierzu gehören der Missbrauch:

ohne körperlichen Kontakt (bspw. Ansehen von Pornofilmen)
mit körperlichem Kontakt (bspw. gegenseitiges Berühren)
nicht penetrativ (bspw. gegenseitiges Berühren von Geschlechtsteilen)
mit penetrativem Kontakt (bspw. oraler Geschlechtsverkehr)
mit Paraphilien (bspw. Sadismus)
ritualisierter Missbrauch
Im Rahmen einer medizinischen Anamnese und Untersuchung geben die Zusammenschau von Aussagen des Kindes, Verletzungen der Genital- und Analregion, der Nachweis von Sperma, das Auffinden von Fremdkörpern in Vagina oder After, der Nachweis sexuell übertragbarer Krankheiten und sexuell auffälliges Verhalten des Kindes Hinweise auf einen sexuellen Missbrauch. Hinweisgebend sind auch Spuren von Verletzungen bei gleichzeitiger körperlicher Gewalt und sexuellem Missbrauch. Dazu gehören sturzuntypische Verletzungen, unterschiedlich alte und zum Teil unbehandelte Verletzungen, verzögertes Aufsuchen eines Arztes und häufige Arztwechsel, Zeichen der Vernachlässigung (reduzierter Allgemein- und Ernährungszustand, Untergewicht und Entwicklungsstörungen. Beim Gespräch mit den Eltern finden sich oft Schutzbehauptungen, die das vorliegende Verletzungsmuster nicht erklären können.

Auch freiwillige sexuelle Handlungen zwischen Kindern und Erwachsenen sind in den meisten Ländern strafbar. Die Strafbarkeit gründet sich ursprünglich auf sittlich-moralische Vorstellungen, wird aber auch von der modernen Sexualwissenschaft mitgetragen, wobei man sich auf folgende Hauptbegründungen stützt:

Nach dem Modell der „Disparität der Wünsche“’ bzw. der „Ungleichzeitigkeit’“ liegen bei Kindern und Erwachsenen unterschiedliche Ausgangsbedingungen vor, die eine Beziehung zu gleichen Voraussetzungen unmöglich machen. Die sexuellen Bedürfnisse des Erwachsenen korrelieren entwicklungspsychologisch nicht mit den Wünschen des Kindes. Kinder sind zwar zu sexuellen Gefühlen fähig, diese unterscheiden sich aber fundamental von der Sexualität eines Erwachsenen, dessen sexuelle Entwicklung bereits abgeschlossen ist. Da das Kind die Sexualität des Erwachsenen nicht kennt, kann es auch dessen Perspektive nicht einnehmen. Es kann nicht erfassen, aus welchen Beweggründen ein sexuell motivierter Erwachsener seine Nähe sucht. Kinder können deshalb zwar „willentlich’“ (fachlich „simple consent“), aber nicht „wissentlich“’ (fachlich informed consent) in sexuelle Handlungen einwilligen.
Die sexuelle Selbstbestimmung des Kindes soll nicht nur vor gewalttätigen Übergriffen, sondern auch vor subtilen Manipulationen geschützt werden. Zwischen Erwachsenen und Kindern besteht ein naturgegebenes Machtgefälle hinsichtlich Faktoren wie Lebenserfahrung, geistig-seelischer Reife oder der Fähigkeit, den eigenen Standpunkt zu verbalisieren. Zusätzlich befinden sich Kinder gegenüber ihren näheren Bezugspersonen in einem Zustand emotionaler Abhängigkeit, da sie auf deren Zuwendung existenziell angewiesen sind. Diese komplexen Abhängigkeitsverhältnisse bergen die Gefahr, dass der Erwachsene seine Überlegenheit bewusst oder unbewusst ausnutzt, um das Kind zu sexuellen Handlungen zu bewegen, die nicht dem wirklichen Willen des Kindes entsprechen.
Sexuelle Kontakte zwischen Erwachsenen und Kindern bergen immer das Risiko einer nachhaltigen Traumatisierung beim Kind. Dies gilt selbst dann, wenn die Kontakte gewaltlos verlaufen.[4] Auch wenn nicht davon ausgegangen werden kann, dass sexuelle Kontakte zwischen Kindern und Erwachsenen zwangsläufig zu psychotraumatischen Schäden führen, ist das Gefährdungspotential für das Kind so groß, dass eine Legalisierung solcher Kontakte grundsätzlich unverantwortbar wäre

Nach vorsichtigen Schätzungen fallen sogenannte regressive Täter mit etwa 90 Prozent auf Personengruppen zurück, deren primäre sexuelle Präferenz auf Erwachsene gerichtet ist. Aufgrund der leichten Verfügbarkeit von Kindern greifen sie zur sexuellen Befriedigung auf Kinder zurück. Man spricht deshalb auch von einem Ersatzobjekttäter. Der pädophile Typ folgt mit etwa 2 bis 10 Prozent an zweiter Stelle und zählt zum sogenannten fixierten Typus. Der soziopathische Typ tritt nur in wenigen Einzelfällen auf. Die Sexualität dient ihm nicht primär zur sexuellen Befriedigung, sondern als Mittel zur Unterdrückung. In diesem Zusammenhang wird auch von einem sadistischen Typ gesprochen. Insgesamt entstammen die Täter meist aus dem sozialen Nahraum der Kinder.
Eberhard Schorsch (1971) klassifizierte Tätergruppen nach folgenden Bereichen: Kontaktarme und retadierte Jugendliche, sozial randständige Jugendliche, sozial Desintegrierte in mittleren Lebenslagen, erotisierte pädagogische Beziehungen und Alterspädophilie. Klaus Michael Beier (1995) unterschied darauf aufbauend in jugendliche sexuell unerfahrene Täter, dissoziale Täter, Täter mit pädophiler Hauptströmung (Kernpädophilie), Täter mit pädophiler Nebenströmung sowie schwachsinnige Täter. Rehder (1996) unterschied bei inhaftierten Straftätern nach depressiven (neurotischen), nach Autonomie strebenden, sozial randständigen und sozial angepassten Tätern.

85 bis 90 Prozent der Täter sind männlich Es gibt auch Täterinnen, die ebenfalls meist aus dem sozialen Nahraum kommen. Einige handeln gemeinsam mit einem männlichen Mittäter, einige freiwillig, andere unter Zwang. Solche Fälle sind besonders medienwirksam. Einzeltäterinnen fallen demgegenüber wesentlich weniger auf. Zunehmend berichten aber Jungen von Missbrauch durch Frauen und auch Erwachsene berichten zunehmend von vergangenen Missbrauchserfahrungen. Dabei scheint es eine große Dunkelziffer zu geben. (vgl. Elliott, Michelle (1995): Frauen als Täterinnen).

Die Auswirkungen sexueller Missbrauchserlebnisse auf die Entwicklung von Kindern sind von den Begleitumständen der Tat sowie der anderer Risikofaktoren in der Entwicklung (z. B. Vernachlässigung und körperliche Misshandlung) abhängig, außerdem spielt die Stigmatisierung der Tat sowie die große Aufmerksamkeit im Rahmen der (notwendigen) juristischen Aufarbeitung auch eine Rolle.

Die unmittelbaren Auswirkungen von sexuellem Missbrauch auf ein Kind sind sehr unterschiedlich. Als erschwerende Umstände, welche die Folgen eines Missbrauches erschweren können, können der Missbrauch durch nahe Bezugspersonen oder die Dauer des Missbrauches als auch mangelnde Unterstützung im familiären Umfeld des Kindes nach einem Missbrauch gelten.[8]

Missbrauchte Kinder können Angststörungen, Depressionen, Störungen der allgemeinen Entwicklung, ein geringes Selbstwertgefühl sowie Verhaltensstörungen entwickeln. Psychische Auffälligkeiten in der Folge sexuellen Missbrauchs können enthemmtes triebhaftes Verhalten bei Kleinkindern mit ungewöhnlich aktivem Interesse an den eigenen Genitalien oder denen anderer Kinder, soziale und intime Distanzlosigkeit gegenüber Fremden, nicht altersgemäße sexuelle Aktivitäten mit Gleichaltrigen, exzessive Masturbation, spielerische Imitation und Nachvollziehen der Tat, Exhibieren und sexuell provozierendes Auftreten sein sowie ein erhöhtes Risiko, erneut Opfer sexuellen Missbrauchs zu werden. Diese Auffälligkeiten können bereits im Vorschulalter auftreten. Im Schulkind- und Jugendalter zeigen sich häufig zusätzlich eine Blockierung und Angst in der Sexualentwicklung, funktionelle Sexualstörungen, Promiskuität, sexuell aggressives Verhalten gegenüber anderen Kindern, Vernachlässigung der Körperhygiene, ausgeprägte Angst homosexuell zu sein, sowie eine gestörte Geschlechtsrollenidentität.

Einer Studie des National Institute on Drug Abuse kam zu dem Ergebnis, dass sexuell mißbrauchte Frauen ein fast doppelt so hohes Risiko haben, an Depressionen oder der Generalisierten Angststörung zu erkranken. Alkohol- oder Drogensucht liegen im Vergleich zur Normalbevölkerung etwa dreimal so häufig vor. [9]

Wenn die unmittelbare Krise vorüber ist, brauchen viele Kinder weiterhin professionelle Hilfe. Häufig entwickelt sich eine Posttraumatische Belastungsstörung. Hier hängt die Beeinträchtigung der Opfer oft von der Schwere der Tat ab. Untersuchungen haben gezeigt, dass vor allem bei dissoziativen Identitätsstörungen, Essstörungen sowie Borderline-Persönlichkeitsstörungen in der Kindheit sexueller Missbrauch vorlag. Dies bedeutet nicht, dass Personen, bei denen diese Störungen diagnostiziert wurden, zwangsläufig sexuell missbraucht wurden. Ebenso bedeutet dies nicht, dass jeder, der in der Kindheit sexuell missbraucht wurde, eine dieser Störungen entwickeln muss. Hier ist lediglich ein statistischer Zusammenhang zu erkennen, der besagt, dass schwere Traumata in der Kindheit, wie sexueller Missbrauch, eine dieser Störungen verursachen können] Als Folgen sexuellen Kindesmissbrauchs gelten außerdem:

Integrationsstörung: Jeder Mensch ist darauf angewiesen das, was ihm widerfährt, irgendwie gedanklich einzuordnen und zu verarbeiten. Einem sexuell unreifen Kind sind die Handlungen des Erwachsenen beim sexuellen Übergriff unverständlich: Es versteht, kurz gesagt, die Welt nicht mehr und kann das Geschehen in seine Welt und seine Geschichte nicht integrieren.
Vertrauensbruch: Ein Kind lebt gewissermaßen davon, dass es seinen Eltern Vertrauen entgegenbringt. Dieses Vertrauen ist für das Kind die einzige Quelle von Sicherheit in einer ansonsten durchaus unsicheren und gefährlichen Welt. Wird dieses Vertrauen von den Eltern durch Handeln, Hinnehmen oder Ignorieren verraten, so zerbricht für das Kind die Basis jeglicher Sicherheit.
Unausweichbarkeit: Ein Erwachsener kann sich, auch wenn die Situation noch so schrecklich ist, zumindest emotional distanzieren („das bin nicht ich“, „das ist nicht meine Welt“). Ein Kind kann das nicht. Es kennt nur die eine Welt, die seiner Familie. In dieser Welt wurde es verraten und missbraucht und hat keine Ausweichmöglichkeit außer den Welten, die schon Produkt psychischer Störungen sind.
Als Konsequenz ergibt sich, dass das Geschehen partiell vergessen wird, es aber aufgrund seiner einschneidenden Bedeutung nicht vollständig vergessen werden kann. Spätfolgen daraus resultierender Traumata sind daher häufig Amnesien und tiefsitzende, schlecht diagnostizierbare Persönlichkeitsstörungen (speziell dissoziative Identitätsstörung und Borderline-Persönlichkeitsstörung).

Sexueller Missbrauch hat oft Folgen bis in die nächste Generation. Opfer leiden oft an sexuellen Störungen, die ihre Partnerschaft gefährden oder sie sind überhaupt nicht in der Lage, eine Partnerschaft einzugehen oder sich emotional für einen Menschen zu öffnen. Opfer, die ihre Erfahrung nicht verarbeitet haben, können auch ihrerseits zu Tätern werden. Aus der Therapie sind solche Täter-Opfer-Täter-Kreisläufe über mehrere Generationen bekannt.

Seit den 1990er Jahren gibt es zahlreiche Kampagnen staatlicher Stellen und privater Initiativen, die das Ziel haben Aufklärungsarbeit zu leisten und die Gesellschaft für dieses Thema zu sensibilisieren. Weitere Projekte zielen auf Kinder als potentielle Opfer sexueller Übergriffe ab. Zum einen wird hier versucht Verhaltensweisen zu vermitteln, die insbesondere Gewaltübergriffe durch fremde Personen verhindern sollen, zum anderen soll durch eine frühzeitige Sexualaufklärung Kindern ein Bewusstsein für ihr sexuelles Selbstbestimmungsrecht vermittelt werden.

Präventionsprojekte die sich speziell an Pädophile als potentielle Täter richten gab es bis vor wenigen Jahren keine. Bestehende Therapieprojekte für Pädophile waren in erster Linie auf aus dem Hellfeld stammende bereits straffällig gewordene Pädophile gerichtet. Seit 2006 existiert ein Projekt an der Berliner Charité, das im Rahmen einer Studie Therapieangebote für wenige hundert Pädophile ermöglicht. In Gruppen- und Einzeltherapien, sowie teilweise einer ergänzenden medikamentösen Behandlung, soll durch Stärkung der Impulskontrolle und der Emphatiefähigkeit Pädophilen ermöglicht werden verantwortungsvoll mit ihrer Neigung umzugehen.

Opfer von sexuellem Missbrauch benötigen oft psychotherapeutische Hilfe oder eine Form psychologisch-psychotherapeutischer Beratung. Einerseits zur Bewältigung der verletzenden Erfahrung und zur Bewältigung des gegenwärtigen Lebens, andererseits um wieder für künftige Beziehungen offen und fähig zu werden. Immer sollten auch die Bezugspersonen der Kinder miteinbezogen werden, um ihnen die oft problematische Bewältigung der Erfahrungen des Kindes zu erleichtern. Eine Behandlung kann erst erfolgen, wenn das Kind nicht mehr in Gefahr ist, erneut missbraucht zu werden. Hierzu ist es notwendig den Täter und das Opfer voneinander zu trennen.

Bei einem Missbrauch innerhalb der Familie oder im nahen Umfeld des Kindes ist es zumeist notwendig, dass der Täter die Wohnung verlässt, oder das Kind in einer anderen, sicheren Umgebung untergebracht wird. Auch hier ist es unbedingt notwendig, dem Täter jeden Zugriff auf das Kind zu verweigern.

Insbesondere Opfer von sexuellem Missbrauch, die eine Posttraumatische Belastungsstörung entwickeln können mit Formen der Traumatherapie behandelt werden. Bei sonstigen, oben beschriebenen Folgestörungen ist häufig eine intensive Psychotherapie notwendig.